
Selon Wikipédia : « L’audace est le contraire de la peur. Être audacieux implique une volonté de faire les choses malgré les risques. »
La vie est faite de risques et ces risques nous font peur. C’est naturel, un réflexe de protection, voire de survie. C’est un constat. Mais face à ce constat, nous ne réagissons pas tous de la même façon. Nous n’avons pas tous la même gestion de la peur. Pour certains, celle-ci sera plus forte que tout et ils y resteront douillettement blottis, sans oser aller voir au-delà. D’autres au contraire aiment vraiment les risques, les montées d’adrénaline, l’excitation que cela procure et vont foncer sans tenir compte de la peur. Entre les deux, beaucoup voudraient bien mais n’osent pas oser !
LA PEUR DE VIVRE
J’ai longtemps été une peureuse de la vie, effrayée par des événements, des situations, des personnes… et je pense que je n’en ai pas encore fini aujourd’hui, mais je sais de façon certaine que si je n’avais pas accepté de relever de nouveaux défis -lesquels me terrifiaient, vous pouvez me croire!- je ne serais plus ici pour en parler.
Ma frousse de la vie s’est transformée à une époque en une vraie déprime. J’avais dépassé l’âge fatidique de 50 ans, quitté mon travail de salariée où je tournais en rond, sans trop savoir ce que j’allais faire ensuite. J’étais totalement gouvernée -et assez paralysée- par mes peurs de toutes sortes, agissant sans trop réfléchir et me laissant plutôt guider par les événements. J’en étais arrivée au point où je pensais ne plus « valoir » grand-chose, professionnellement et personnellement parlant…
Puis, on m’a proposé de relever certains challenges, par exemple un stage de théâtre d’impro, où moi, qui avait peur d’à peu près tout, j’ai du jouer seule face à un public, certes bienveillant, mais impressionnant. J’ai eu moi-même l’audace de demander à faire un stage en milieu professionnel -à 54 ans!- et, Ô surprise ! Mon stage a été accepté et ce mois d’immersion m’a permis de comprendre quel métier exactement j’allais exercer dorénavant, comment, où, etc. L’illumination bénéfique ! De là a suivi l’audace de créer mon auto-entreprise, laquelle connaît actuellement un démarrage sympa et encourageant. Ce qui me rend heureuse, bien sûr ! Même si j’ai dû pour cela batailler avec des tas de craintes et de doutes, sans parler du « syndrome de l’imposteur », mais c’est un autre sujet… !
DES NOUVEAUX DÉFIS
Une petite histoire pour vous montrer combien l’audace peut « payer ».Tout récemment, j’ai participé sur Facebook à un challenge en mode « compétition bienveillante » qui se déroulait pendant une semaine au sein d’un groupe privé. Chaque jour, l’organisatrice donnait à la vingtaine de participantes -c’était réservé aux filles!- un défi à relever, une mission à accomplir, un petit travail à faire, sous forme de réflexion, commentaires, actions. Le dernier jour, elle nous a annoncé en quoi consistait le « big challenge » de la semaine. Il s’agissait de faire une courte vidéo de présentation et de la publier dans le groupe. Banal et quotidien pour beaucoup d’entre nous en 2020, me direz-vous ? Certes. Mais pour moi, ce fût un choc ! Une vidéo ? Moi ? Qui suis si peu sûre de moi physiquement ? Avec toutes les vidéos qui circulent de personnes à l’aise devant la caméra, jeunes, élégantes, drôles, bien coiffées… « Non, ce n’est pas possible. Je n’oserai jamais. Je vais me ridiculiser si je fais ça. Tant pis. » fut ma première réaction.
J’ai ensuite réfléchi et me suis dit que puisque j’avais été assidue depuis le premier jour de la semaine et que j’avais suivi chaque étape, il serait assez bête d’arrêter juste avant la fin. J’ai donc -après moult réflexion- décidé de me lancer et j’ai fait une vidéo en mode hyper-spontané, nature-peinture, avec moi telle que j’étais sur le moment. Sans tricher. J’ai aussi pensé que ce que j’allais dire était beaucoup plus important que mon apparence vestimentaire ou capillaire. Mais j’avais peur… quand même !
Hé bien, j’ai reçu immédiatement après un message privé de l’organisatrice me félicitant pour cette vidéo. Sur la page du groupe, je n’ai eu que des retours et des commentaires hyper-positifs ! Et la cerise sur le gâteau : finalement nous n’avions été que deux sur les vingt participantes à avoir publié une vidéo. Nous avons donc gagné ex-æquo !
Et là, je me suis dit que j’avais drôlement bien fait de ne pas écouter mes peurs et de sortir de ma zone de confort en faisant cette vidéo ! J’avais bien fait d’avoir osé, d’avoir été audacieuse.
AFFRONTER SES PEURS
Si je ne m’étais pas bagarrée contre moi-même pour dépasser mes peurs, si je n’avais pas osé demander certaines choses malgré la crainte du refus, je serais encore certainement en stagnation, en proie aux doutes et aux craintes de toutes sortes, de plus en plus angoissée au fur et à mesure que le temps passe.
C’est l’audace de tenter de sortir de cette situation qui m’a permis de trouver ma voie et d’entamer un tout nouveau chapitre de ma vie ! L’audace a fait en sorte que maintenant ne soit plus la fin mais le début de quelque chose de chouette !
Du coup, pensez à l’audace ! L’audace, ce n’est pas de l’inconscience qui fait se précipiter au galop vers le danger, en totale imprudence. L’audace, c’est oser sortir de sa zone de confort, quitte à se « bousculer » un peu.
L’audace, c’est aussi oser jeter à la poubelle ses « boîtes noires », celles qui sont bien ancrées dans nos cerveaux, du type : « Je ne sais pas faire ça », « Ceci n’est pas pour moi, je ne vais même pas essayer », « De toutes façons, je suis nul(le) dans ce domaine », « Je suis trop vieux/vieille, trop jeune, trop ceci et pas assez cela », etc.
Je ne croyais pas être capable de quitter un jour mon statut de salariée en CDI dans une entreprise qui se portait relativement bien, pour me mettre à mon compte. J’en rêvais pourtant ! Mais le contexte familial, -parents, grands-parents, oncles et tantes, frère, soeur… tous dans l’enseignement-, et l’éducation que j’ai reçue me poussaient tout naturellement vers la fonction publique. Salariée dans le privé, ce fût déjà une petite révolution en soi. Alors indépendante ? Tu parles… C’était une de mes « boîtes noires ». La boîte avec l’étiquette qui disait en grosses lettres« CDI » : « Moi je ne suis pas faite pour travailler en autonomie à la maison, je préfère être salariée, j’ai besoin de la sécurité de l’emploi. Je ne veux pas trop de responsabilités, etc.»
Il m’aura fallu du temps, peut-être, pour y arriver, mais aujourd’hui j’y suis. Et sans l’audace, sans ce coup de boost qu’il faut se donner à un moment pour affronter et combattre ses peurs, jamais je n’y serais parvenue. L’audace, c’est oser regarder ses peurs en face et les mesurer pour en prendre la vraie dimension. Et se rendre compte, souvent, qu’elles sont beaucoup moins énormes et insurmontables qu’elles n’y paraissaient !